Jean-Jacques Perrey
Présentation
A l'instar de Raymond Scott, Jean-Jacques Perrey fait partie des pionniers de la musique électronique ayant rejeté tout intellectualisme, cherchant avant tout à exalter le caractère ludique des sonorités synthétiques. Né le 20 Janvier 1928, Jean-Jacques Perrey, mélomane et musicien à ses heures se destinait à la médecine. Il interrompt ses études en 1952 en entendant lors d'une émission radiophonique de Jean Nohain le son de l'Ondioline, l'un des ancêtres du synthétiseur. Le jeune homme va à la rencontre de son inventeur Georges Jenny, lui suppliant de lui confier l'instrument pour en devenir le démonstrateur. D'abord réticent à l'idée de livrer son invention à un amateur, Jenny accepte ; Perrey devient le principal représentant de l'Ondioline, accompagnant de nombreux artistes de variété, dont Charles Trenet et Edith Piaf. Cette dernière le convainc de partir faire carrière aux Etats-Unis. Arrivé à New-York, Perrey est mis en relation avec les compositeurs de musique électronique du moment, Harry Breuer et Gershon Kingsley (futur auteur du tube Popcorn). Au cours de plusieurs travaux d'illustration sonore pour la radio et la télévision, il s'inspire des recherches de la musique concrète et met au point des boucles sonores enregistrées sur bandes magnétiques, inventant par là le sample. En collaboration avec Kingsley et le jeune Angelo Badalamenti, il compose les deux albums The in Sound from way out et Kaleidoscopic Vibrations qui lui ouvriront les portes de la reconnaissance avec ses mélodies enfantines, ses sonorités acidulées et ses bruitages humoristiques. Suivront d'autres albums, réalisés en solo, ainsi que son célèbre titre E. V. A. qui constituera une forte influence pour les futures vagues hip-hop et Big Beat. Au cours des années 70, Perrey se fait plus discret, œuvrant dans l'ombre de l'illustration sonore et l'habillage TV et menant des recherches sur la musique thérapeutique sur les dauphins. Il refait surface au cours des années 90, collaborant avec d'autres figures iconoclastes de la scène musicale (le français Chazam, l'anglais Luke Vibert...). En 2008, célébré par la scène électro mondiale et toujours superbement ignoré en France, l'autoproclamé "citoyen du monde" sort l'album Destination Space dans la continuité de ses essais précédents, cherchant avant tout à divertir et faire sourire les gens, mission à laquelle il déclare vouloir s'atteler jusqu'à sa mort.
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Fiche publiée le 10 septembre 2003 - Lue 4891 fois |