L'Ombre d'Andersen

Dès le plus jeune âge, à Odense (Danemark), sa ville natale, le jeune Hans Christian Andersen se montre à la fois un garçon nerveux, sensible, différent et incroyablement confiant en ses capacités.
Plus tard, son entrée maladroite au Théâtre Royal de Copenhague où il veut devenir un grand acteur de même que son voyage en Italie, entre autres, désignent déjà la personnalité singulière du futur conteur, par ailleurs malheureux en amour. C'est sous l'éclairage de ce trouble sentimental douloureux que fait irruption l'Ombre.
A l'âge de 14 ans, lorsque le jeune homme quitte sa mère, qui l'adore, celle-ci signe un pacte avec le Diable pour qu'il le laisse devenir un grand homme.
Andersen découvre alors que son ombre agit et réagit à son corps défendant... et qu'elle adopte des attitudes pour le moins audacieuses, qui révèlent la sensualité refoulée du jeune homme : une confrontation à l'origine de situations de plus en plus embarrassantes, l'ombre prenant un ascendant grandissant... au point de devenir charnelle... et une rivale de taille lorsque tous les deux tombent amoureux de la même femme, Jenny, appelée aussi le Rossignol pour sa magnifique voix...

Jannik Hastrup, le réalisateur de L'Ombre d'Andersen a longtemps hésité avant de faire un film sur le célèbre poète danois. Finalement, après avoir contacté le scénariste Bent Haller, il propose d'utiliser comme point de départ le seul conte d'Andersen qu'il connaissait parfaitement : L'Ombre, écrit en 1847. La réalisation a ainsi duré vingt mois, nécessitant beaucoup de dessinateurs, le film étant dessiné et colorié traditionnellement, c'est-à-dire à la main.
Au final ce long métrage est une libre interprétation de la vie d'Andersen. Une histoire, où imaginaire et réalité se mêlent, traversée par plusieurs personnages créés par le conteur : le vilain petit canard, la petite sirène... L'univers d'Andersen trouve sa pleine expression - à la fois violente et émouvante -, dans le style visuel "expressionniste", fortement contrasté, du film. Un tracé pur et fluide illumine à la fois l'histoire tout en développant et soulignant une atmosphère parfois intense. Un dessin qui restitue, en définitive, le caractère si particulier de la vie proprement féérique d'Andersen.