Le Dernier des Mohicans (1975)

Le major Duncan Heyward est chargé d’escorter deux jeunes femmes, Cora et Alice, jusqu'au fort William Henry tenu par leur père, le colonel George Munro. Sur leur route, ils rencontrent Magua, un éclaireur indien qui se propose de les guider sur un raccourci. Mais en réalité, celui-ci les perd en forêt. Heureusement pour eux, ils croisent la route du chasseur Nathanaël Bumppo, dit "Natty", aussi surnommé "Hawk-eye" (ou encore "l'homme vêtu de peaux de bête") qui leur fait réaliser leur erreur : Magua est un hors-la-loi et le chef de guerriers indiens renégats. Hawk-eye vit dans la forêt avec ses deux amis Mohicans : Chingachgook et le fils de ce dernier, Uncas. A la nuit tombée, Magua et ses hommes attaquent le groupe de Duncan. Hawk-eye et les Mohicans parviennent à s'enfuir mais Duncan et les jeunes femmes sont capturés.
Duncan essaye de marchander avec Magua mais la seule chose que celui-ci demande c'est la main de Cora. Hawk-eye, Chingachgook et Uncas parviennent à délivrer les captifs (Cora ne sera donc pas mariée de force) mais malheureusement Chingachgook perd la vie dans l’assaut.

Le petit groupe arrive jusqu'au fort William Henry mais hélas ce n'est plus qu'un champ de ruines. Duncan dit aux jeunes femmes de ne pas perdre espoir, leur père a sans doute fui vers un autre fort. Plus tard, un soldat blessé vient leur porter un message du colonel Munro pour leur faire connaître l'endroit où celui-ci s'est réfugié. Mais avant le départ, Alice, Cora et Uncas sont enlevés. Il s'avère que Magua a survécu et qu'il a séparé les jeunes femmes. Alice se trouve avec Uncas dans une tribu de Hurons tandis que Cora est dans une tribu de Delawares. Hawk-eye libère assez facilement Cora mais la tâche s'avère plus ardue pour Alice et Duncan...

Le Dernier des Mohicans est un roman de type historique écrit par James Fenimore Cooper et publié aux Etats-Unis en 1826. C’est son œuvre la plus populaire et il faut noter qu’elle a été éditée en France la même année qu’aux Etats-Unis, fait plutôt rare pour l’époque. Ce roman fait partie d’une pentalogie (œuvre en 5 volets), c’est plus exactement le deuxième ouvrage du cycle des histoires de Bas-de-Cuir (Leatherstocking en VO). Aucun des autres romans de ce cycle n’a obtenu le même succès en Occident que Le Dernier des Mohican. Il est intéressant de noter que les œuvres de James Fenimore Cooper avaient jusque-là été accueillies plutôt fraichement par les critiques mais que cela a commencé à changer à partir du Dernier des Mohicans. En effet, non seulement cette œuvre a popularisé la figure du pionner américain sans peur et sans reproche mais elle a surtout réhabilité le peuple amérindien comme victime des colons et non plus comme une horde de sauvages. Au contraire, les Indiens dépeints dans cette œuvre sont – pour la plupart - sages et héroïques. Cela a aussi contribué à faire réaliser qu’ils étaient en danger d’extinction aux États-Unis à cause du génocide perpétré par les colons (d’où le titre de « Dernier des Mohicans »).

Cette histoire a été adaptée de nombreuses fois au XXe siècle, on compte une dizaine de films américains, le dernier datant de 1992 (avec Daniel Day-Lewis dans le rôle de Hawk-eye). Il y a aussi plusieurs adaptations pour la télévision, notamment une série de 1994-1995 intitulée Hawkeye. En animation, il en existe à priori 3. Outre le dessin animé américain qui nous intéresse ici, il existe une autre adaptation de 1987, réalisée par les Australiens (un unitaire, comme cette version de 1975) mais aussi une série italienne en 26 épisodes de chez Mondo TV et datant de 2004.

Cette version qui nous vient des fameux studios Hanna-Barbera (Scoubidou, Les Fous du Volant) mais animée dans sa branche australienne (comme Clue Club ou Tout doux Dinky), est fidèle au matériau d’origine, malgré la disparition de certains personnages comme David La Gamme (qui accompagne Duncan, Cora et Alice durant leur périple dans le roman) et quelques ellipses dues à sa courte durée, de même que la fin enjolivée par rapport au roman (dans lequel deux personnages principaux perdent la vie - ce qui n'est pas le cas dans ce dessin animé). Cette adaptation est très classique dans sa réalisation et n’a pas bénéficié d’un gros budget, ce qui se voit notamment à ses décors souvent esquissés (au second plan, pas au premier où ils sont un peu plus détaillés). On appréciera cependant ses jeux d'ombre avec des actions violentes suggérées par des silhouettes noires. On notera aussi le choix scénaristique intéressant de mettre en ouverture une scène à suspens se déroulant en plein milieu de l'histoire pour ensuite revenir au début après le générique.
Le doublage français a été assuré par des pointures mais on regrettera que seulement 4 comédiens se partagent tous les rôles masculins.