Fiche technique
Nom original | Loving Vincent |
Origine | Royaume Uni, Pologne |
Année de production | 2017 |
Production | Breakthru Films, Silver Reel, Polish Film Institute, Sevenex Capital Partners, Odra-Film |
Animation | Studio Mabrida |
Durée | 95 minutes |
Réalisation | Dorota Kobiela, Hugh Welchman |
Production | Hugh Welchman, Jonathan Feroze, Richard Londesborough, Ivan MacTaggart, Sean Bobbitt |
Chargé de production | Tomasz Wockniak |
Producteur exécutif | Edward Noelther, Claudia Bluemhuber, Gerd Shepers, Ian Hutchinson, Charlotte Ubben, Laurie Ubben, David Parfitt |
Scénarii | Dorota Kobiela, Hugh Welchman, Jacek Dehnel |
Story-boards | Paul Bolger, Piotr Dominiak, January Misiak, Bartosz Armusiewicz, Marcin Dega |
Animation | Piotr Dominiak, January Misiak, Bartosz Armusiewicz, Wiktor Jackowski, Marlena Jopyk Misiak, Lukasz Gordon, Jerzy Lisak, Bartosz Dluzewski, Anna Klusa, Monika Marchewka, Ewa Golda |
Direction de l'animation | Adam Skowronski |
Direction artistique | Matthew Button |
Direction du son | Michal Jankowski, Michal Fojcik |
Direction de la 3D | Lukasz Mackiewicz |
Décors / Rech. couleurs | Dorota Kobiela |
Layout | Wojciech Jakubowski |
Montage | Dorota Kobiela, Justyna Wierszynska |
Direction photographie | Tristan Oliver, Lukasz Zal |
Costumes | Dorota Roqueplo |
Musiques | Clint Mansell |
Adaptation française | Catherine Bialais |
Direction de doublage | Yann Legay |
Diffusions
Arrivée en France (cinéma) | 11 octobre 2017 |
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1ère diffusion | 30 octobre et le 22 novembre 2019 (Arte) |
Editions
Sortie en DVD / Blu-ray | 27 mars 2018 (TF1 Vidéo) |
Synopsis
1890. Le peintre de génie Vincent Van Gogh se donne la mort, à 37 ans, dans la commune d'Auvers-sur-Oise, après une première tentative ratée.
Un an plus tard, en Provence, le postier Joseph Roulin, grand ami du peintre, charge Armand, son fils impulsif et porté sur la boisson, de remettre une lettre à Theo Van Gogh, le frère de Vincent, tous deux ayant entretenu une longue relation épistolaire. Armand accepte, mais apprend la mort de son destinataire, terrassé par la syphilis quelques mois auparavant.
Intrigué par les circonstances du décès de Vincent, Armand se rend à Auvers-sur-Oise afin de retracer l'itinéraire de l'artiste avant son geste fatal, de ses relations avec ses habitants à son point de vue à la fois émerveillé et torturé sur le monde qui l'entourait...
Commentaires
La Passion Van Gogh est le projet démentiel du duo de réalisateurs Dorota Kobiela et Hugh Welchman. Tout d'abord pensé pour être un court-métrage, il devient finalement un long-métrage pour le cinéma, en partie financé via une campagne de financement participative et pour l'autre partie par des studios et des producteurs britanniques et polonaises.
Ce qui fait la particularité du film est qu'il a été d'abord animé en rotoscopie, avec des acteurs qui ont été filmés sur fond vert, puis chaque image du film a été peinte à la main. Le scénario illustre les circonstances de la mort de Van Gogh, basé sur les nombreuses lettres qu'il écrivit à son frère Théo, avec pour protagonistes des personnes réelles l'ayant côtoyé et qui ont eu droit à leurs portraits. Le film raconte une histoire à partir de certains des plus célèbres tableaux du peintre, qui seront fidèlement reconstitués dans ce film : Par exemple, Le Bord de l'Oise à Auvers illustre la scène du batelier lors de son interrogatoire par Armand, Le Café de Nuit sert d'introduction aux personnages, Margueritte au Piano nous montre le quotidien austère et bridé de Margueritte, etc.
Le film contient de nombreux retours en arrière qui, afin de se démarquer du présent, ne sont pas peints mais crayonnés, comme de nombreux autres dessins de Van Gogh, suggérant un passé à l'état d'ébauche annonçant un instant présent terminé et peint sur toile.
L'animation et la peinture furent réalisées dans une vingtaine de pays par plus d'une centaines de personnes, dans un délai par ailleurs restreint. Au total, 65 000 toiles ont étés utilisées dans le film.
La perspective de mettre en scène l'œuvre du peintre n'est cependant pas inédite : Rêves, un film à sketchs réalisé par Akira Kurosawa et Ishirô Honda en 1990, montrait son protagoniste, lors d'une des nombreuses séquences oniriques du film, déambuler à l'intérieur des célèbres tableaux. Van Gogh y était alors interprété par le cinéaste Martin Scorcese.
Contrairement à ce qui est largement dit autour de ce film, ce n'est pas le tout premier long-métrage à avoir été entièrement peint à la main. Cet honneur revient à Dalias Idok (Les Temps Héroïques en VF), un film hongrois réalisé en 1984 par Jozsef Gémes, lui aussi réalisé à la peinture à l'huile.
La musique fut écrite par Clint Mansell, compositeur attitré du réalisateur Darren Aranofsky, qui s'est inspiré de Frédéric Chopin, un artiste qui fut très souvent associé à Van Gogh. Un documentaire sur les prémisses du film et qui sert de making-of, Loving Vincent : The Impossible Dream, sortira en 2019.
La version française est de très bonne facture. Pierre Niney, un acteur de renommée peu habitué à l'exercice du doublage, prête sa voix à Armand, pour un résultat honnête, parvenant à s'oublier derrière le personnage.
Le film fut un succès au box-office dans le monde entier, notamment en Asie, et reçut plusieurs récompenses et nominations dans divers festivals, dont le Prix du Public à Annecy et une nomination à l'Oscar du Meilleur Film d'Animation.
Le scénario, s'il ne brille pas forcément car il est volontairement simpliste avec un rythme lent, développe des personnages forts et met en exergue les derniers instants d'un artistes tourmentés, se concentrant sur son ressenti émotionnel. Visuellement, le film est une beauté graphique. La peinture, bien qu'inévitablement tremblotante du fait qu'elle a été effectuée à la main et par différentes personnes, est parfaitement homogène et rend parfaitement justice à l'œuvre de Van Gogh, autant pour l'esquisse de ses portraits que pour l'impressionnisme de ses paysages. Un soin tout particulier a même été accordé à la lumière et au changement de temps. Ainsi, lors d'une conversation entre Armand et Adeline à l'auberge, on constate que le temps se couvre progressivement et qu'en conséquence les couleurs du décors et des personnages s'assombrissent, sans que ça ne choque le spectateur.
La Passion Van Gogh est un magnifique film et la preuve que le cinéma, avant d'être une machine engrangeant du profit, est avant tout une œuvre d'art.
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Sources :
Blog Vagabond's Movie Screenshots (images)
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