Ace Attorney

Phoenix Wright (Ryuichi Naruhodo en VO), avocat tout juste diplômé et disciple de Mia Fey (Chihiro Ayasato), se retrouve en salle d’audience pour défendre son client et ami d’enfance, Paul Defès (Masashi Yahari). Ce dernier est accusé du meurtre de sa fiancée. Phoenix doit prouver son innocence et trouver le vrai coupable par le biais des pièces à conviction trouvées sur le lieu du crime.
L’affaire résolue, les choses se gâtent pour Phoenix et son mentor Mia. Cette dernière, qui a découvert les secrets d’une ancienne affaire, est retrouvée assassinée. Maya Fey (Mayoi Ayasato en VO), la jeune sœur de Mia, ayant découvert le cadavre cette dernière, est accusée du meurtre. Phoenix qui reprend le cabinet de son mentor, décide de prendre la défense de sa cliente face à un procureur renommé, Benjamin Hunter (Reiji Mitsurugi).
Les affaires s’enchainent et Phoenix trouvera des liens entre elles tout en faisant face à des procureurs redoutables comme Manfred von Karma (Gô Karuma), le mentor de Benjamin, Franziska von Karma (Mei Karuma), la fille de Manfred, Godot (Godô), un procureur masqué des plus mystérieux, et bien d’autres...

Cet anime est basé sur la série de jeux vidéo des Ace Attorney (Gyakuten Saiban en VO) qui fut lancée par l'éditeur Capcom en 2001 sur Game Boy Advance et qui sortit plus tard sur Nintendo DS à l’international. Ces jeux, appartenant au genre assez populaire des visual novels, ont été imaginés par Shu Takami, développeur chez Capcom qui souhaitait à l'origine créer un jeu d’enquête policière. Malgré les réticences quant à ses idées, il parvient à créer un premier jeu grâce à l’aide de Shinji Mikami (créateur des Resident Evil), qui lui confie une petite équipe de développement pour le projet ; le concept sera revu de nombreuses fois pour aboutir à ce qu'on connaît aujourd'hui. Dans ces jeux, l’on incarne un avocat de la défense (le plus souvent Phoenix Wright) qui doit inspecter les lieux du crime et trouver des pièces à conviction qui serviront plus tard à renverser le cours du procès (d’où l’idée de « volte-face » qu’on retrouve notamment dans le nom des affaires). À la surprise générale, le premier jeu, intitulé Gyakuten Saiban, fait très vite sensation au Japon et remet au goût du jour le genre des visual novels, alors en perte de vitesse. Il est très vite suivi de plusieurs suites, avec lesquelles il sortira finalement hors du Japon sur Nintendo DS à partir de 2005, sous le titre Phoenix Wright: Ace Attorney ; les noms des personnages sont alors modifiés et localisés pour le public occidental, afin de refléter le sens et les nombreux jeux de mots des noms originaux en japonais. Là aussi, la série rencontre un grand succès, faisant de la licence un titre phare de l’éditeur Capcom. La série se voit vite adaptée sous plusieurs formes parmi lesquelles des mangas (dont certains sont parus en France), des jeux cross-over (Marvel VS Capcom 3, Professor Layton VS Phoenix Wright et Project X Zone 2) où l'on retrouve Phoenix, un film live reprenant l’histoire du premier jeu réalisé par Takashi Miike (la série des Zebraman, Yatterman) et enfin deux séries d’animation.

Annoncée par Capcom en 2015 lors du Tokyo Game Show (un salon de jeux vidéo annuel au Japon), la première série (ou saison) est réalisée par le studio A-1 Pictures (qui avait déjà animé les cinématiques du sixième jeu, Spirit of Justice) avec la participation de Shu Takumi. Diffusée en avril 2016 au Japon et en simulcast dans de nombreux pays (dont la France via Crunchyroll), la série sera plus tard renouvelée pour une seconde saison et produite cette fois par le studio CloverWorks (fillale d’A-1 Pictures), qui sera diffusée fin 2018.

La série, qui couvre les trois premiers jeux centrés autour du personnage de Phoenix Wright, retrace la majorité des histoires et évènements qui s’y déroulent ; on y retrouve ainsi tout l’univers attachant qui fait le charme de la licence. Il faut savoir que la première saison adapte les deux premiers jeux de la franchise : Phoenix Wright: Ace Attorney (épisodes 1 à 12) et une partie de Phoenix Wright: Ace Attorney - Justice for All (épisodes 14 à 24). La seconde série quant à elle adapte une affaire de Justice for All (épisode 25) et celles du troisième jeu, Phoenix Wright: Ace Attorney - Trials and Tribulations (épisodes 26 à 33 puis 37 à 47). Les autres épisodes sont pour ainsi dire des fillers (épisodes ne faisant pas toujours partie de l’histoire principale) ou alors une adaptation d’une histoire du manga ; il s’agit le plus souvent de flash-backs sur l’enfance et l’amitié entre Phoenix, Benjamin et Paul. Une affaire inédite, Volte-face en express, est même créée pour la saison 2, prenant place pendant les évènements du troisième jeu de la série. On peut tout de même regretter que l’affaire Phoenix renaît de ses cendres, ajoutée en bonus dans la version DS du premier jeu, ait été exclue de l’anime (peut-être car elle n’a pas de lien direct avec l’histoire principale).

Si la série suit globalement les jeux de manière assez fidèle, on observe tout de même quelques différences notables, comme le magatama (une sorte de bijou traditionnel confié par Maya à Phoenix) qui a au final très peu d’importance dans l’anime (peut-être pour des questions de rythme) alors qu’il joue un rôle primordial dans l’intrigue des deux derniers jeux de la trilogie puisqu’il permet à l’avocat de lire dans l'âme des personnages qu'il interroge et ainsi de déceler leurs mensonges et omissions. On peut cependant reprocher à l’anime, en particulier dans la saison 1, une mise en scène des procès assez plate et pas toujours dynamique, malgré de bonnes idées (comme les objections qui déclenchent de véritables tornades dans la cour !) et un rythme parfois bancal qui atténue quelque peu l’impact des révélations et coups de théâtre dans les intrigues. Malgré tout on se plaît à suivre les aventures de Phoenix Wright et la série arrive même à sublimer les moments les plus mémorables des jeux. L’anime est d’ailleurs accessible aussi bien aux fans qu’aux néophytes, permettant à ces derniers de découvrir l’univers d’Ace Attorney de manière convenable.

On notera que les sous-titres français officiels respectent la traduction française des jeux d'origine, puisqu’ils reprennent tous les noms des personnages et affaires issus de leur VF, renforçant donc la continuité avec ces derniers et permettant aux fans francophones de suivre l'anime de manière naturelle. À ce sujet, on regrettera que l’anime ne bénéficie pas de doublage français, là où les jeux en ont un…

Pour cette fiche, les deux séries étant liées, elles ont été groupées en une seule fiche.