Coquin de Printemps

Le film se compose de deux histoires racontées par Jimini Cricket puis par le marionnettiste Edgar Bergen (ou Donald Dingue selon les versions) :

Bongo, roi du cirque : Un ours de cirque parcourt le monde en train et rencontre le succès. Mais il se sent prisonnier dans sa cage dorée, et rêve de liberté. Lorsque son train passe à coté d’une immense forêt, la tentation est trop forte et il s’échappe.
Tout d’abord heureux et se sentant libre, il déchante très vite lorsqu’il doit apprendre à vivre seul, sans maître pour le nourrir et le loger, livré à lui-même dans la nature sauvage...

Mickey et le Haricot Magique : Dans la Vallée Enchantée, un lointain royaume, une Harpe Enchantée fait régner la paix et l’harmonie au son de sa magnifique voix. Un jour, elle disparait sans raison et la misère et la famine frappe la Vallée. Nous retrouvons nos trois héros, Mickey, Dingo et Donald, dans leur maison délabrée et essayant de tromper la faim.
Mickey vend un jour leur vache contre un haricot soit-disant magique. Fou de colère en pensant qu’il apporterait un lot de nourriture, Donald jette le haricot par la fenêtre.
Mais il s’avère que le haricot est bel et bien magique, et la nuit, il donne naissance à une plante géante qui emporte la vieille masure au ciel. En se réveillant, le trio découvre un monde étrange et disproportionné, ainsi qu’un immense château habité par un terrible géant...

La production du film fut assez particulière : les deux segments qui le compose étaient à l'origine des projets de longs-métrages distincts, et leurs productions débutèrent dès le débuts des années 40.
Mickey et le Haricot Magique est la troisième adaptation du célèbre conte "Jack et le Haricot Magique" par le studio. Walt Disney avait en effet réalisé un court film, désormais introuvable, adaptant l'histoire dans les années 20, puis en 1933 un court-métrage qui mettait déjà en scène Mickey dans le rôle de Jack. Souhaitant faire de sa mascotte un héros de long-métrage, Disney lui redonnera le premier rôle et lui attribua des acolytes avec Dingo et Donald.
Quant à Bongo, adaptation d'une histoire de Lewis Sinclair, un premier scénario vit le jour mais fut, tout comme Mickey et le Haricot Magique, le projet fut interrompu par l'attaque du Pearl Harbor et l'entrée en guerre des États-Unis.

Le scénario de Mickey... eu droit à de nombreuses modifications, comme c’était souvent le cas lors des productions des films du studio. Les premières ébauches montraient par exemple à qui Mickey vendait la vache contre les haricots.
La première idée était de réutiliser les personnages de Grand Coquin et Gédéon, le duo d’escrocs de Pinocchio, qui devait duper Mickey, puis les scénaristes décidèrent d’attribuer ce fait à Minnie Mouse, qui dirigerait un royaume dans la Vallée Enchantée et confierait à Mickey les haricots, souvenirs de famille, contre la vache. Une idée intéressante qui aurait pu exploiter le fait qu’il y ait tout de même une autorité dans la vallée, bien qu’elle soit en désaccord avec la personnalité de Minnie qui ne ferait donc rien pour améliorer les conditions de vie de son peuple.

Comme ce fut le cas pour d'autres films à sketchs de Walt Disney, Coquin de Printemps vit ces deux segments distribués indépendamment, et ce bien après sa sortie au cinéma dans sa version d'origine. Ainsi, le court-métrage Mickey et le Haricot Magique sera diffusé seul à la télévision américaine dans les années 60 dans une version privée des intermèdes avec Edgar Bergen, célèbre ventriloque américain, et Luana Patten, alors enfant star de la firme, et ce sont des nouvelles animations avec le personnage du professeur Donald Dingue, alors présentateur d'émissions spéciales Disney à la télévision, contant l'histoire qui serviront de fil conducteur à la place. D'autres versions mettront en scènes des personnalités américaines ou avec une voix narrative (notamment une avec la voix de Sterling Holloway).

En France, il demeure difficile de savoir si la version originale est bien parvenue jusqu'à nous lors de la première sortie au cinéma car une VHS locative des années 1980 (la seule à proposer la VF d'époque) proposait un montage curieux qui enlève certains passages (et fait ainsi notamment croire que Willie le Géant est bien mort à la fin !). Nous avons aussi eu droit, dans les années 90, à la version indépendante de Mickey... avec les intermèdes de Donald Dingue (cf dernière image de la fiche) et un nouveau doublage avec les voix habituelles de l'époque pour les personnages emblématiques du studio. Le court-métrage Bongo sortit seul dans le même temps avec également un doublage inédit.
Il faudra attendre l'année 1998 pour que la version complète du long-métrage sorte enfin en France. Les redoublages des deux courts-métrages furent réutilisés ainsi qu'un nouveau pour les intermèdes, avec le retour de Roger Carel dans le rôle de Jimini Cricket, dont il est la voix française depuis 1975.