Fiche technique
Nom original | Tokyo Godfathers (東京ゴッドファーザーズ) |
Origine | Japon |
Année de production | 2003 |
Production | Madhouse, Dentsu, Sony, Genco |
Durée | 90 minutes |
Auteur | Satoshi Kon |
Réalisation | Satoshi Kon |
Production | Tarô Maki, Masao Takiyama |
Producteur exécutif | Shin'Ichi Kobayashi |
Scénarii | Keiko Nobumoto, Satoshi Kon |
Direction technique | Shôgo Furuya |
Planning | Masao Maruyama |
Chara-Design | Satoshi Kon, Ken'Ichi Konishi |
Direction de l'animation | Ken'Ichi Konishi, Masashi Andô, Toshiyuki Inoue |
Direction artistique | Nobutaka Ike, Kaoru Inoda (assistant), Junko Ina (assistant) |
Chef coloriste | Ken Hashimoto |
Montage | Takeshi Seyama, Kashiko Kimura |
Direction photographie | Katsutoshi Sugai |
Musiques | Keiichi Suzuki |
Adaptation française | Catherine Valduriez |
Direction de doublage | Guylaine Gibert |
| » Staff étendu |
Diffusions
1ère diffusion hertzienne | 14 décembre 2005 (Canal+)
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1ère diff. Cable/Sat/TNT | 13 septembre 2006 (TPS Cinéfamily)
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1ère diff. streaming | 30 juin 2022 (France.tv) |
Rediffusions | 1er mai 2008 (Virgin 17) |
Editions
Sortie en DVD | 7 décembre 2004 (Sony) |
Synopsis
A Tokyo, le soir de Noël, trois sans-abris (Miyuki, une jeune fille de 16 ans à la forte personnalité, Hana, un travesti qui travaillait autrefois dans un cabaret, et Gin, un ancien coureur auto-cycliste ayant sombré dans l’alcoolisme) trouvent par hasard un bébé abandonné au milieu des poubelles. Ils décident alors de parcourir la ville à la recherche des parents du nourrisson. Ce périple va changer leur vie à jamais...
Commentaires
Ce troisième film de Satoshi Kon (Perfect Blue, Millenium Actress...) présente une histoire moins alambiquée que dans ses autres œuvres. Cette fois-ci, le réalisateur nous convie à suivre une fable de Noël (qui fait explicitement référence à la légende des trois mages) doublée d’un hymne à la tolérance. Ce qui est néanmoins commun entre Tokyo Godfathers et ses autres films est le thème de la quête d’identité. Ici, le poids du regard de la société sur les sans-abris permet d’amener des questions sur le déterminisme social, le fondement de la séparation entre les personnes faisant partie de la norme et celles qui en sont exclues et la possibilité de rédemption. Outre la référence aux rois mages, le film s’inspire de deux films mettant en scène trois compagnons et un bébé (ou un enfant) : "Le fils du désert" ("The three godfathers" en VO – le lien avec le film de Satoshi Kon est donc explicite) où trois bandits traversent le désert pour mettre à l’abri le bébé d’une femme décédée après l’accouchement, mais aussi "le Magicien d’Oz" où chaque personnage suit un périple commun pour retrouver une part de son identité (on notera d’ailleurs l’apparition expresse d’une fée – ou d’une gentille sorcière – dans Tokyo Godfathers). Autre source d'inspiration, le film "la vie est belle" qui est une autre histoire de Noël optimiste nous enjoignant à croire en l’humanité. Toutes ces références américaines ne sont guère étonnantes si l'on songe au fait que les titres des quatre films du réalisateur et de la seule série qu’il a réalisée - Paranoïa Agent sont tous en anglais.
Satoshi Kon est connu pour sa façon de mélanger rêve et réalité. Ici le rêve étant absent, le réalisateur s’est entaché à reproduire la réalité avec une grande précision. Outre le character design soigné, on notera des décors extrêmement travaillés qui ressemblent souvent à des photographies. Ce travail n’est pas anodin dans la mesure où la ville de Tokyo apparaît comme un personnage à part entière. Ainsi, détail pas forcément facile à repérer (surtout pour un spectateur français), des messages apparaissent souvent lors des scènes se déroulant en ville. Le plus évident est le titre du film qui figure sur le côté d’un camion, mais on trouve aussi les affiches des deux films précédents de Satoshi Kon qui apparaissent en arrière-plan dans le générique de début (procédé d’autoréférence qui sera repris à la fin de Paprika) et surtout des affiches ou des posters en lien avec l’action mais montrant toujours des images illustrant les normes de la société, comme si Tokyo voulait souligner la différence entre la réalité que nous percevons tous les jours et celle qui nous est cachée (et qui se manifeste dans ce film durant la nuit).
Dernier point marquant : le comique de situation. Pour faire passer un message de tolérance sur les sans-abris et sur la marginalité en général mais aussi sur le délitement des liens sociaux entre les individus, le réalisateur n’use pas de pathos mais au contraire d’un humour dévastateur et contagieux, même au cœur de certaines scènes qui pourraient paraître très noires (on pense à la scène où des jeunes passent à tabac un vieux SDF et qui s’avère – contre toute-attente... empreinte de gaiété). Ce mélange détonnant sera d’ailleurs repris dans un épisode de Paranoïa Agent où trois individus (qui rappellent les héros du film qui nous intéresse ici) cherchent à se suicider et échouent de manière toujours comique.
A noter que chez nous ce long-métrage n’est pas sorti au cinéma car Columbia Tristar, qui en détenait les droits, a préféré sortir Steamboy.
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