Fiche technique
Nom original | Ged Senki (ゲド戦記) |
| La guerre de Ged |
Origine | Japon |
Année de production | 2006 |
Production | Studio Ghibli, NTV, Dentsu, Hakuhodo, Tôhô, Buena Vista International |
Durée | 110 minutes |
Auteur roman | Ursula K. Le Guin |
Réalisation | Gorô Miyazaki |
Assistant-réalisation | Akihiko Yamashita, Kenji Imura, Ryôsuke Kiyokawa |
Production | Toshio Suzuki |
Scénarii | Gorô Miyazaki, Keiko Niwa |
Story-boards | Gorô Miyazaki |
Chara-Design | Akihiko Yamashita |
Direction de l'animation | Takeshi Inamura, Atsushi Yamagata (assistant), Hiromasa Yonebayashi (assistant), Makiko Futaki (assistante) |
Direction artistique | Yôji Takeshige |
Chef coloriste | Michiyo Yasuda, Kanako Takayanagi, Fumiko Numahata |
Montage | Takeshi Seyama |
Direction photographie | Atsushi Okui |
Musiques | Tamiya Terashima |
Direction de doublage | Jean-Marc Pannetier |
Gén. VO interpreté par | Aoi Teshima (générique de fin) |
| » Staff étendu |
Diffusions
Arrivée en France (cinéma) | 4 avril 2007 |
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1ère diff. Cable/Sat/TNT | 14 février 2009 (Canal+ Family)
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1ère diff. streaming | 1er février 2020 (Netflix) |
Rediffusions | 22 février 2009 (Canal+)
1er mai 2012 (CinéFamiz) |
Editions
Sortie en DVD | 31 octobre 2007 (Buena Vista - Studio Ghibli)
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Sortie en Blu-Ray Disc | 4 juillet 2012 (Buena Vista - Studio Ghibli) |
Synopsis
Il était une fois un monde où hommes et dragons vivaient autrefois en parfaite harmonie. Mais le temps passant, ils finirent par s'éloigner, les premiers préférant les terres et les mers et les seconds le vent et le feu. L'équilibre du monde ainsi rompu, de funeste présages semblent annoncer l'accomplissement d'une terrible prophétie. Le roi de l'île d'Enlad est d'ailleurs lâchement assassiné par son propre fils, Arren, qui s'enfuit après avoir volé l'épée de son géniteur. Plus tard, alors qu'il est attaqué par une meute de loups, Arren (dont le nom signifie justement "épée") est sauvé par un homme énigmatique qui se surnomme Epervier. Les deux hommes décident de faire route ensemble et se rendent à Horteville, une cité où le commerce est fleurissant, y compris celui des esclaves et de la drogue (appelée "Hazia"). C'est dans cette cité que Arren va rencontrer Therru, une jeune fille sauvage et portant une grande cicatrice sur le visage qui est poursuivie par des soldats. Après avoir été sauvée, Therru s'enfuit sans prendre le temps de remercier Arren. Quelques temps plus tard, le hasard fait qu'ils se retrouvent dans une ferme où habite une amie d'Epervier, Tenar. Arren apprend à cette occasion que le véritable nom d'Epervier est Ged et qu'il est un archimage parcourant le monde pour y découvrir la cause du mal qui le ronge.
Dans le même temps, Arren et Therru commencent à se connaître et à s'apprivoiser. Grâce à la jeune fille, Arren va peu à peu dépasser ses pulsions de mort et prendre confiance en lui. Mais sa quête va se voir compliquer à cause d'un magicien du nom d'Aranéide recherchant la vie éternelle. Aranéide se trouve être justement la cause du déséquilibre du monde recherchée par Epervier....
Commentaires
Ce premier film de Gorô Miyazaki (fils du célèbre Hayo Miyazaki), est l’adaptation d’une série de 6 romans parus entre 1968 et 2001 et composant la saga "Terremer" de l’écrivaine Ursula K. Le Guin. En l’occurrence, c’est une adaptation assez libre qui reprend des éléments des 3ème et 4ème livres, ainsi que le titre du 5ème. Le film s’inspire par ailleurs d’une nouvelle d’environ 150 pages écrite et illustrée par Hayao Miyazaki et publiée en 1983 : "Le Voyage de Shuna". D’un point de vue graphique, Les Contes de Terremer s’inscrit d’ailleurs dans la continuité des films d’Hayao Miyazaki, notamment Nausicaä de la Vallée du Vent. Le ton, inhabituellement violent pour une œuvre du studio Ghibli, fait également penser à Princesse Mononoké mais en plus sombre. Ainsi, le personnage principal a des pulsions meurtrières (il est même coupable de parricide !) tandis que son antagoniste est hanté par la peur de mourir. Tous les deux ne sont jamais bien loin de la folie ! Il y a aussi une scène où des dragons s’entre-dévorent, une vente d’esclaves, une évocation claire de la drogue et un début de tentative de viol (qui reste cependant soft), sans compter la transformation finale d’Aranéide. Rien d’insoutenable évidemment, mais on est loin d’un Totoro !
Au Japon, Les Contes de Terremer a connu un joli succès au box-office (sans atteindre les chiffres des films de miyazaki père) mais a été laminé par les critiques : certains l'ont même qualifié de pire long-métrage de l'année ! Pourtant, malgré certaines longueurs et un manque d'originalité par rapport aux œuvres de son père, Gorô Miyazaki a tout de même réussi à faire un film assez intéressant avec une animation de bonne qualité (malgré un temps de travail divisé par deux par rapport aux autres films du studio) et une histoire accrocheuse qui évoque un univers d'héroïc-fantasy pas si éloigné du Seigneur des Anneaux. D'autre part, il ne faut pas oublier que Miyazaki fils n'avait jamais travaillé dans le domaine de l'animation auparavant puisqu'il était directeur du musée Ghibli. Il avait néanmoins très envie de faire un film et pensait ne pas pouvoir le faire à cause de la pression qui pèserait sur ses épaules en tant que rejeton d'un si célèbre cinéaste. Avec son deuxième long-métrage, La Colline aux Coquelicots, Gorô Miyazaki se réconciliera avec la critique tout en continuant à plaire au grand public.
L'idée d'adapter l’œuvre d'Ursula K. Le Guin n'était pas nouvelle, y compris au sein du studio Ghibli puisque Hayao Miyazaki lui-même y songeait après avoir réalisé Nausicaä. Mais à l’époque il n’était pas connu internationalement et l’autrice refusa l’offre. C’est plus de quinze plus tard qu’elle finit par accepter, après avoir visionné Totoro et Chihiro. Mais à ce moment-là, le réalisateur était occupé avec Le Château Ambulant. Ursula K. Le Guin ne s’opposa pas à ce que ce soit son fils qui s’occupe du film mais regretta que Hayao Miyzaki n’aida pas ce dernier pendant la production. Tout en reconnaissant que le film est réussi, elle déclara qu’il n’a rien à voir avec ses livres. En effet, c’est Ged (Epervier) qui est le véritable héros de "Terremer" et non Arren, et beaucoup d’événements différent de l’œuvre initiale, voire sont complètement inédits. On retrouve bien quelques thématiques originelles (la peur de la mort ou la drogue) mais elles sont mêlées à des inventions de Gorô Miyazaki, notamment le meurtre du roi par son fils Arren (faut-il y voir un message caché de la part du cinéaste à destination de son père ?!)
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