Bulles sous les Mers  ou Le Royaume sous les Mers

Le jeune Isamu, dont le père est océanologue, découvre pour la première fois la mer en compagnie de son guépard apprivoisé Shiita. Mais alors qu’il prévoit d’accompagner un ami de son père sur les hauteurs d’un volcan éteint, une éruption se produit d’où surgit un gigantesque dragon. Isamu et Shiita parviennent à s’enfuir tant bien que mal en compagnie d’une jeune fille répondant au prénom d’Ange. Celle-ci les entraîne au fond de la mer avec ses deux gardes du corps, Octopus et Tortue. Isamu apprend alors qu’Ange est en réalité la fille du roi d’un monde situé sous la mer dont les ancêtres ont dû fuir la terre ferme après une attaque de dragons fomentée par le maléfique Magma. Son descendant actuel, Magma VII, roi du royaume souterrain, envisage de conquérir le monde terrestre et de prendre la place de ses habitants. Avec l’aide d’Ange et de Shiita, le courageux Isamu se lance dans la bataille et défie Magma, tout en espérant revoir un jour ses parents.

Sur une idée du mangaka Shôtarô Ishinomori (Nolan, Cyborg 009), ce film d’aventures très sympathique est destiné à un jeune public, mais peut aussi être apprécié des plus âgés malgré un scénario très manichéen (le grand méchant contre deux enfants très gentils et bien sûr, ce sont les gentils qui gagnent). L’histoire nous plonge dans une ambiance riche en action et en humour (grâce notamment au duo Tortue/Octopus), mais également poétique. L’univers marin est superbement reconstitué, en particulier du côté de la faune aquatique et le royaume de Magma VII a une atmosphère inquiétante semblable à celle du film Cyborg 009 kaishuu sensou (1967). On retrouve d’ailleurs dans une scène une plante carnivore à tentacules qui n’est pas sans rappeler celle que rencontre Joe Shimamura/009. On peut noter que les deux films ont été réalisés dans les mêmes studios de la Tôei et que Shôtarô Ishinomori a lui-même réalisé à la fin des années 60 une histoire pour Cyborg 009 se déroulant dans un monde sous-marin.

Le film a également des similarités avec un autre film de la Toei sorti un an auparavant et intitulé ''Sora Tobu Yureisen'' (littéralement ''Le vaisseau fantôme volant). Resté inédit en France, on devait également son concept à Shôtarô Ishinomori - on retrouve d'ailleurs un design reprenant le style du mangaka - et qui utilisait déjà des idées que l'on reverra dans Bulles sous les mers. En particulier le trio de héros comprend un jeune garçon, une fillette et un animal de compagnie assez peureux. La mer a aussi un rôle très important dans les deux films, que ce soit durant la scène d'ouverture où le héros découvre l'océan pour la première fois ou encore le père qui a une fonction dans la marine.

Le film est sorti en province au début des années 70 sous le titre "Trente Mille Lieues sous les mers" puis édité en VHS chez trois éditeurs différents entre 1980 et 1992. De bonne qualité, on notera que le doublage (typique des années 70 par les intonations et les voix employées par les comédiens) conserve la chanson-thème du film en japonais et que les crédits du génériques de début sont très complets. Concernant les musiques du film, on constate la présence de quelques thèmes en commun avec la série Nolan.